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lundi 16 mars 2020

Propriétés privées, Lionel Shriver

     
                                              


« le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez stupides pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile … » proclame Rousseau dans son discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes. le philosophe du XVIIIe siècle n'observait aucune relation entre propriété et communisme ; son propos n'était que l'affirmation d'un esprit libertaire.


Envisagée à l'aune de la continuation et de la continuité de l'oeuvre balzacienne, Lionel Shriver croque dans « Propriétés privées », sans compassion ni jugement, le spectacle de la Comédie humaine propre au désir irrépressible d'appropriation et de possession lorsque celui-ci confine à la dépendance et à l'obsession et, en définitive, contraint l'Homme moderne occidental et révèle ses viles et douloureuses émotions.

Née en 1957 aux États-Unis, Lionel Shriver a enseigné avant de partir pour la découverte du monde. Elle a vécu en Israël, à Bangkok, à Nairobi et en Irlande du Nord, où se situe l'ultime histoire du livre.

À mi-distance de la nouvelle et du roman, « Propriétés privées » est publié en février 2020 aux éditions Belfond. Lionel Shriver est également l'auteur de six romans dont « Il faut qu'on parle de Kevin » (Belfond, 2006), récompensé par l'Orange Prize, et de « La famille Mandible, 2029-2047 » (Belfond, 2017). Elle vit aujourd'hui à Londres, mais également à New York avec son mari Jeffrey Lawrence Williams, jazzman réputé.

Douze nouvelles sarcastiques, dont deux Novella – le pied en lustre et la sous- locataire - dont le dénominateur commun est l'exposé des mécanismes psychologiques d'appropriation des biens et d'emprise sur autrui, sous toutes ses formes. Et en filigrane, cette interrogation : de l'Homme ou de la chose lequel domine l'autre ?

Il y en a pour tous les goûts. Et d'aucun ne pourra nier, pour autant les incertitudes et les contingences afférentes au monde contemporain, se reconnaitre, au moins une fois, dans l'une ou l'autre des situations décrites.


Novella « le lustre en pied » - un présent de mariage – est éclairante. Une épouse exhorte son mari à rompre toute relation avec une amie de longue date. Celle-ci exige de reprendre le cadeau offert, mais se heurte au refus de la mariée.

mardi 19 novembre 2019

Mes secrets d'écrivain, Elisabeth George

                 



Que dire de ce livre, sinon que c'est, parmi ceux que je connais, le meilleur de son genre. Il est vrai qu'aux Etats-Unis, les écrivains ont coutume, depuis longtemps, de transmettre leurs connaissances . C'était le cas de P. Roth, plus particulièrement, de Saul Bellow, de Toni Moisson et de bien d'autres et des plus grands.

En France, et dans les pays de langue latine, "les "scribouilleurs" - pour ceux qui cherchent des conseils d'écriture, hormis quelques ouvrages et auteurs intéressants ( je pense à Georges Vigreux, par exemple, à Marie Vareille bienveillante dans son dernier ouvrage sur ce thème), sont légion.

Au minimum, ils survolent l'affaire et écrivent à des fins alimentaires, quand ils ne le font pas, sur internet, à des fins publicitaires tels de merveilleux bonimenteurs laissant croire à de chimériques (terme définissant pénalement l'escroquerie) recettes miracles : "ma méthode pour écrire votre roman à succès en 10 jours" et autres joyeusetés affligeantes!


Elisabeth George, avec rigueur, intelligence et sans vanter quoique ce soit, offre dans cet ouvrage, le meilleur que j'ai lu, les conseils les plus pertinents pour un auteur débutant.

Si vous ne devez en lire qu'un seul...
Bonne lecture,


Michel BLAISE © 2019