Affichage des articles dont le libellé est Littérature anglaise contemporaine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Littérature anglaise contemporaine. Afficher tous les articles

samedi 10 septembre 2022

Une terrible indélicatesse, Jo Browning Wroe

 


                                                 Littérature anglo-saxonne







"Quiconque s'avise d'atténuer notre solitude ou nos déchirements agit à l'encontre de nos intérêts et de notre vocation". (Emile Michel Cioran).

Nous sommes en octobre 1966 à Nottingham en Angleterre. William Lavery, dix-neuf ans, frais émoulu de l'école d'embaumeurs, a obtenu son diplôme.

Comme son père Paul, décédé d'un cancer lorsque son fils était âgé de 12 ans, et son grand-père avant lui, William, pour autant déjà merveilleux choriste à la satisfaction de sa mère, s'apprête à rejoindre l'entreprise familiale de pompes funèbres sous le patronage du frère jumeau de Paul, l'oncle Robert et l'associé et amant de celui-ci, Howard.

Pourquoi William ne chante-t-il plus, pourquoi décide-t-il de rompre tout lien avec sa mère, Evelyn, et son meilleur ami, Martin, qui l'a protégé, contre tout et tous, et s'est sacrifié pour lui, un certain jour à l'internat ?

À l'occasion de la fête d'entreprise destinée à intégrer William, une triste nouvelle parvient par télégramme d'Aberfan (1), pays de Galles : la conséquence d'un glissement de terril qui a enseveli une école et les enfants.

William décide de s'y rendre et d'exercer, sa première mission, sur ses lieux de désolation.

Ce terrible séjour va percuter de plein fouet l'horizon et un lointain avenir de William.

mardi 11 février 2020

Présumée disparue, Susie Steiner







Un dimanche aux alentours de 20 heures, à quelques jours de noël, Édith Hind, jeune étudiante de bonne famille, « écolo bobo », a disparu. Son ami, Will Carter, de retour de week-end de chez sa mère, trouve l'appartement en désordre avec pour seuls indices : quelques traces de sang. Edith a laissé son téléphone, ses clefs ainsi que toutes ses affaires personnelles. Will prévient les parents d'Édith - le père, Sir Ian Hind, médecin de la famille royale et Miriam Hind, féministe à « temps perdu », néanmoins toute dévouée à son époux…


Manon Bradshaw, sa collègue Harriet, davantage pipelettes que policiers, l'insipide Davy et autres « sous-verges », sous la tutelle du prudent Stanton et la pression des médias et de Sir Hind, s'efforcent de retrouver Edith. Mais déjà plus d'une semaine s'est écoulée, lorsque…


Présumée disparue est le deuxième roman de Susie Steiner, mais le premier lequel apparait le personnage de Manon Bradshaw. L'auteur, aujourd'hui romancier, a travaillé, durant vingt années, au quotidien britannique « The Guardian » qui, évidemment, écrit : « On vous met au défi de ne pas tomber sous le charme.  »


Un bon roman, en général, et un bon roman policier, plus particulièrement, est celui dont l'intrigue - que bien souvent le lecteur oubliera – se met au service de la qualité des personnages ; elle n'est qu'un prétexte. Il en est de même pour les dialogues et la narration : les personnages font l'histoire ; les dialogues font les personnages. Donner une vie à un personnage dépend de la connaissance préalable et approfondie de ce personnage, complétée par une compréhension des fonctions des dialogues et de l'utilisation sélective des détails narratifs. Or rien de tout cela, c'est même tout le contraire, n'apparait dans le roman de Susie Steiner.



L'intrigue est d'une platitude injurieuse pour le lecteur. L'auteur s'est-elle souvenue, dans son désir d'écriture égotique surdimensionnée, qu'elle a fait la promesse de rendre un policier/triller ? À chaque fois qu'elle introduit péniblement une phrase, un paragraphe, une page – et, oh ! Miracle, un chapitre et quelques dialogues – s'ensuivent immédiatement des considérations sans aucun intérêt ni au service de l'intrigue, ni pour quoi que ce soit d'autre au demeurant. L'auteur a voulu faire croire, ou l'a-t-il crû, être exercé à l'écriture d'un policier social ou sociétal ou, tout simplement, pour la beauté du style littéraire. Eh bien non. On ne s'improvise pas Elena Piacentini ou Fred Vargas par la seule volonté.



Parce qu'au-delà de l'intrigue, poussive, fade et ennuyeuse à mourir, les personnages, dont évidemment celui de Manon, sont mal travaillés et donc mauvais. Que retient-on de ce policier :

- que Manon a 39 ans,

- qu'elle drague sur Internet et ment sur son âge (35 ans), quelle originalité aujourd'hui…

- qu'elle rencontre « un poète qui fait des rimes » (sic) exposé par l'auteur et son narrateur (est-ce la faute du traducteur ?) qui procède par pléonasmes qui n'ont aucun sens ni poétique, ni significatif, bref qui ne veut rien dire ex : « un silence mutique »,

- qu'elle a des problèmes à un œil … Très bien…

Bref, l'intrigue et les personnages ne présentent strictement aucun intérêt. Ils sont terriblement ennuyeux ; sur la forme le livre est très mal écrit.



Je déconseille ce roman aux amateurs de policiers/thrillers de qualité.

Michel BLAISE 

lundi 24 juin 2019

"Dette de sang", Kevin Wignall


                    


Cette fiction incarne autant le genre policier que le thriller psychologique.  

Quelque part en Angleterre, la richissime famille Ben Hatto, le père, Mark, la mère et leur fils Ben, 17 ans, sont cruellement assassinés à leur domicile. Pendant ce temps, Ella, l’aînée, étudiante à l'université, est en vacances en Italie en compagnie de son petit ami, Chris. 


Alors que ceux-ci, assis au soleil dans une petite ville de Toscane, se délassent à l'heure de la passeggiata (1) à la terrasse d'un estaminet, Ella aperçoit brusquement un type qui  les a suivis durant tout leur séjour transalpin.  Déterminé, armé, celui-ci s'approche, tire sur l'homme qui s'apprêtait à exécuter Ella. Mark savait sa famille menacée ; il avait engagé Lucas, ancien tueur à gages reconvertit en garde du corps, pour veiller sur sa fille.


C'est alors que se succèdent moult péripéties, par rails et sur les routes, de Florence en Angleterre, en passant par la Suisse, chez Lucas, qui recueille un temps les deux adolescents. C'est finalement auprès de son oncle, Simon, le frère de Mark, de sa tante Lucy et de ses petits cousins, que la jeune Lucy résidera désormais après avoir su, rapidement, la tragédie subie par les siens.


Aidé par Lucas, avec lequel elle demeure secrètement – au grand dam de la police  —  en relation, Ella, originellement adolescente jeune et innocente, se mue en riche héritière impitoyable pour traquer, contre vents et marées et surmontant ses doutes, les coupables et venger sa famille, surtout son petit frère Ben, jusqu'au dénouement de cette affaire, singulièrement surprenant…