lundi 28 octobre 2019

Le désir du cannibale, Jean-Paul Tapie






                                         Homosexualité - vengeance 



Voici la recette parfaite pour "s'approprier", par-delà la mort, "l'objet" de tous ses tourments "passant le plus clair de son temps au lit des femmes" (1).


J'ai lu 10 fois, 20 fois peut-être, le roman de jean-Paul Tapie, aujourd'hui non réédité. Si les plus méprisables aptitudes humaines y sont subtilement décortiquées, la chute de cette fiction les porte à leur paroxysme.


Rarement un livre, loin de l'Oeuvre Littéraire, bien écrit toutefois, n'a, à ce point, suscité en moi autant de questions, d'émotions , de souvenirs et, parfois même d'espoir...

Michel BLAISE © 2019


1 ) référence aux paroles du texte de Charles Aznavour"comme ils disent".

mercredi 9 octobre 2019

Nous nous sommes tant aimés, Mona Azzam

                            
                                                

                                              Littérature générale - poésie


Paris, le 10 mai 1981. Il est midi. À 20 heures, la radio et la télévision annonceront l'élection de François MITTERRAND. Ce jour, qui honore les 18 ans d'Océane, est également unique pour la jeune étudiante en architecture qui, pour la première fois, se retrouve seule à Paris afin de poursuivre ses études.


Après de sensuelles pérégrinations dans la capitale, Océane, légèrement hésitante, entre dans le Café de Flore à Saint- Germain-des-Près. Invitée par de jeunes gens à s'asseoir leur table, son regard, animé d'un désir manifestement partagé, rencontre celui d'Emmanuel. Il est présenté tel un "poète philosophe", libertin et inconstant ; mais beau et séduisant, il plait.


Au moment de quitter ses nouveaux "amis", Océane - "un joli prénom qui donne envie de naviguer dans les océans" (P.20) – accepte l'invitation à prendre le thé chez lui. Ils font l'amour ; les corps exultent. Extatique, la jeune femme est pénétrée par les flèches de Cupidon. Quand les désirs sont exaucés, Océane sort ; elle laisse un billet sur l'oreiller : " Je t'aime, je serai au Flore à partir de midi" (P.36).

"Je t'aime". Trois mots qui anéantissent toute possibilité d'avenir. " Océane réveille-toi, ces "je t'aime" ce sont des inepties. Je ne t'aime pas. Nous nous apprécions…l'amour n'existe que dans l'imaginaire collectif…l'amour…c'est ce que l'on croit ressentir, parce qu'on a voulu le ressentir…" (P.37, 39).

Désemparée, anéantie, Océane ne reverra plus Emmanuel ; elle quitte définitivement Paris, le 12 mai 1981.


Trente années plus tard, "au seuil de son existence" (P.48), Océane regarde une photo jaunie. Et se remémorant la sentence prononcée au Flore, grisée par le champagne et la perspective d'Emmanuel - "ce 10 mai 1981 a pris les allures d'un jour de bonheur, parti pour durer éternellement. Je me refuse, en cet instant précis, à penser au futur, à toutes ces années à venir et, m'emparant de ma énième coupe de champagne, j'y trempe les lèvres, formulant ainsi, en silence, une promesse, celle de ne jamais oublier ce jour…" (P.24) – elle a tenu parole : parce que "seul l'éphémère dure" (P.48), Emmanuel est resté et demeurera éternellement dans ses rêves...

mardi 30 juillet 2019

Les Nouvelles du Groupe 2 , JDA





Les Nouvelles du Groupe 2" - JDA - nous entraînent au cœur d'un Service Régional de Police Judiciaire (SRPJ). Sous le commandement du capitaine Tom Mareval, nous croisons, au cours des quatre histoires composant ce recueil ("ton entrepôt m'a tué ; "l'argent a un prix" ; "dans l'impasse" ; vendetta"),  les lieutenants Chloé FadeloÉmilien Marchewski et Jimmy  Miraux.

"Jimmy, malgré son jeune âge, possédait une expérience non négligeable  Chloé, l'intrépide au caractère trempé…apportait la gaieté au sein du groupe…Émilien…était le force tranquille…qu'l ne fallait pas, malgré tout, trop chatouiller." (P.7).

Ces policiers ne ménagent ni leur temps, ni leurs peines, ni encore les risques professionnels ou personnels au moyen d'agissements parfois "borderline", mais toujours au service bien compris de la justice. Tel est le leitmotiv des enquêtes du Groupe 2.

Y parviendra-t-il toujours ?...

jeudi 18 juillet 2019

L'Essence des Ténèbres, Tom Clearlake



                                  
St. Marys (État de Pennsylvanie). La succession d'enlèvements de très jeunes enfants angoisse ses habitants. Le Bureau Fédéral d'Enquête (FBI) désigne l'un de ses meilleurs agents, Eliott Cooper, afin de retrouver les malheureuses victimes et de neutraliser les criminels.
L'enquête débute dans des conditions étranges.  Un collègue inconnu remet le dossier à Cooper au point de rencontre, dans un endroit retiré de la ville couvrant de grandes forêts, où se dissimulent probablement les ravisseurs.  Celui-ci est délesté de certaines pièces médico-légales répertoriées confidentielles.
Eliott Cooper arpente et explore les vastes étendues ; il considère également, à la faveur de détecteurs connectés à des écrans installés dans une cabane transformée pour la cause en dortoir et "poste de surveillance", la présence éventuelle de vies humaines.
Mais, très vite, l’agent fédéral est confronté à des phénomènes surnaturels. Il n'observe, au sein de ces grands espaces, aucune présence animale ni humaine. Étonnamment, il se rapproche et se confronte à des ruines "encerclées" de matières géologiques inhabituelles. Il augure - à cet instant et ici – la mystérieuse existence d'un autre monde.
Un jour, il voit sur ses moniteurs, la présence, "quelque part" dans la forêt, de trois silhouettes féminines dont l'une tiendrait en ses mains un manuscrit. Il se hâte à leur rencontre.  Il assiste alors, tapi et sidéré, à des rites de messes noires, de   sorcellerie et   des scènes d'anthropophagie :
"Existe-t-il un lien entre ces trois jeunes femmes, ces ruines singulières et les enlèvements de St.Marys ? Voilà la seule question à laquelle je dois apporter une réponse concrète et rationnelle. Il prit son téléphone portable et ouvrit le fichier des images qu'il avait réussi à filmer. Mais un message d'erreur lui indiquait que le fichier n'était pas lisible…." (P.63).
Mais voilà que maintenant, l'agent du FBI est à son tour accusé de cannibalisme par sa hiérarchie. Contraint de fuir, atteint de mystérieuses et effrayantes manifestations physiques, il supplie Lauren Chambers, une collègue naguère son amante, de venir l'aider. L'enquête prend alors une tout autre dimension qui dépasse tout ce qu'aurait pu imaginer Eliott Cooper, et, en tout cas, et le "simple" ravissement de jeunes enfants.
Tandis que désormais la survie de la civilisation humaine est le prix de la perspicacité, du courage et des sacrifices de Lauren Chambers et d'Eliott Cooper, les forces obscures et leurs complices se hâtent. "La grande lutte des ténèbres a commencé" (1) ; il n'y a véritablement plus une seconde à perdre…

mercredi 10 juillet 2019

Remèdes littéraires, se soigner par les livres, Ella Berthoud



Un jour un papa vécu un chagrin indicible. Dans un accident, il perdit ses 2 jumeaux de 6 ans.

Jamais, il n'en dit mot plus que ça. Il cessa son travail ; il s'enferma ; Il lit et écrivit au-delà du supportable.

Mais un samedi de décembre, c'était une fin d'après-midi, alors que tous les papas et toutes les mamans convoquent le père Noël dans le grand magasin du bonheur, il vit, sur le rayon, le livre ouvert à la première page : 

" ceci est un manuel médical - à une différence près . Avant tout, il ne fait pas de distinction entre les peines affectives et les douleurs physiques ; vous pourrez trouver dans ces pages soigner un cœur brisé ou une jambe cassée. L'ouvrage traite également des situations courantes quotidiennes, telles que déménager, chercher l'âme sœur, ou traverser une crise de la quarantaine. Les plus grandes épreuves de la vie, par exemple perdre un être aimé ou devenir un parent célibataire, y ont aussi leur place....Ces pathologies méritent d'être soignées..."

Ce papa demeura dubitatif ; il acheta ce petit espoir, cependant.
Quelques années ont passé, point le chagrin - doux euphémisme.
Mais dans cet océan et ces espaces d'absolues violences, "remèdes littéraires..." lui apporta, parfois, quelques millièmes de secondes apaisantes. 
Ce fut peu, mais beaucoup en même temps. 

Michel BLAISE ©

mardi 2 juillet 2019

Mort contre la montre, Jorge Zepeda Patterson



                                                Policier


Au mois de juillet 2016, le Tour de « France » est terrifié : un assassin, caché au sein du peloton, menace les 198 concurrents.

Les favoris sont mis « hors d’état de nuire ». Steve Panata – le leadeur américain de La « Fonar », assisté de Marc Moreau, surnommé Annibal (1), son ami franco-colombien depuis 10 ans et « gregario » (2) de l’équipe - demeure le seul susceptible de gagner la course pour la cinquième fois consécutive.

La victoire des équipes favorites, rivales de la « Fonar », est compromise. Les soupçons se dirigent très vite en direction des leadeurs de quatre autres plus modestes susceptibles, toutefois, d’inquiéter Steve Panata.

Pour démasquer le coupable, garantir la loyauté de la compétition, Marc Moreaule narrateur, assiste - au cœur de l’organisation, durant les 21 étapes - l’inspecteur FavreAnnibal doit redoubler de sagacité : aider Steve à gagner, confondre le coupable résolu à voler la victoire ou, plus redoutable, à ruiner la crédibilité du Tour de France.

Le temps presse. Rencontres et discussions dérobées "agrémentent" les dessous du « Tour »Annibal et son "amante", Fiona, responsable technique de l’équipe, le colonel Lombard, son mentor, Ray, le journaliste et, bien entendu, l’inénarrable inspecteur Favre s’efforcent d’élucider le complot.
Tous les suspects ont un mobile ; l’enquête est laborieuse ; les hypothèses ne cessent de varier. De l’italien Matosas, désormais favori, à Steve lui-même, jusqu’au directeur sportif de l’équipe « "Fonar" », menacé de limogeage si Steve échoue ; tous seront un instant soupçonnés.

Annibal est-il aussi innocent qu’il n’y parait ? En effet, une autre réflexion le tourmente. Exploitera-t-il les circonstances pour trahir son ami, Steve : s’échapper, aux derniers instants décisifs de la compétition, à la conquête du maillot jaune ?

lundi 24 juin 2019

"Dette de sang", Kevin Wignall


                    


Cette fiction incarne autant le genre policier que le thriller psychologique.  

Quelque part en Angleterre, la richissime famille Ben Hatto, le père, Mark, la mère et leur fils Ben, 17 ans, sont cruellement assassinés à leur domicile. Pendant ce temps, Ella, l’aînée, étudiante à l'université, est en vacances en Italie en compagnie de son petit ami, Chris. 


Alors que ceux-ci, assis au soleil dans une petite ville de Toscane, se délassent à l'heure de la passeggiata (1) à la terrasse d'un estaminet, Ella aperçoit brusquement un type qui  les a suivis durant tout leur séjour transalpin.  Déterminé, armé, celui-ci s'approche, tire sur l'homme qui s'apprêtait à exécuter Ella. Mark savait sa famille menacée ; il avait engagé Lucas, ancien tueur à gages reconvertit en garde du corps, pour veiller sur sa fille.


C'est alors que se succèdent moult péripéties, par rails et sur les routes, de Florence en Angleterre, en passant par la Suisse, chez Lucas, qui recueille un temps les deux adolescents. C'est finalement auprès de son oncle, Simon, le frère de Mark, de sa tante Lucy et de ses petits cousins, que la jeune Lucy résidera désormais après avoir su, rapidement, la tragédie subie par les siens.


Aidé par Lucas, avec lequel elle demeure secrètement – au grand dam de la police  —  en relation, Ella, originellement adolescente jeune et innocente, se mue en riche héritière impitoyable pour traquer, contre vents et marées et surmontant ses doutes, les coupables et venger sa famille, surtout son petit frère Ben, jusqu'au dénouement de cette affaire, singulièrement surprenant…