mercredi 18 juin 2025

Ainsi résonne l'oubli, Grégoire GODINAUD

 


Couverture du roman "Ainsi résonne l’oubli" de Grégoire Godinaud, thriller psychologique

                     
« Et si elle avait le syndrome du survivant ? »

Elle se sent coupable d'avoir survécu alors que les autres sont morts…

📖

✓ Un roman qui déçoit malgré sa couverture attrayante

Il est des romans qui, malgré une couverture attrayante et une quatrième de couv' prometteuse, peinent à convaincre. Celui-ci en fait tristement partie. De mon point de vue, ce roman s'est révélé être un faux suspense, un faux polar, un faux tout court. Et cela va bien au-delà d'une simple déception.

La lecture laisse une impression de fouillis, d'un enchevêtrement d'éléments qui n'apportent ni profondeur ni consistance au récit. L'intrigue, que l'on attendait originale, s'avère convenue, attendue, inutilement complexifiée, et à vrai dire, d'une fadeur désolante.

✓ Une intrigue sans tension ni émotion

Ce n'est pas qu'elle soit difficile à suivre, non. C'est simplement qu'elle n'offre ni tension crédible, ni émotion réelle, ni rebondissements dignes de ce nom. Elle donne l'impression de vouloir faire compliqué pour masquer un fond creux.

Ensuite, et ce n'est pas un détail : je ne veux pas en dire trop, pour ne pas divulgâcher l'histoire, mais pour ceux qui s'y aventureront malgré tout, sachez que Grégoire Gaudinaud n'a pas hésité à contourner certains codes structurants du polar et du thriller. Cela aurait pu être audacieux, si c'était fait avec doigté. Ici, cela sonne creux, artificiel, comme un procédé qui tombe à plat. Le roman donne l'illusion du vertige psychologique, sans jamais l'atteindre.

✓ Une psychologie sous-exploitée et incohérente

L'une des grandes faiblesses de ce récit réside dans l'ambition psychologique qu'il revendique sans jamais s'en donner les moyens. On sent que le roman cherche à explorer des zones d'ombre mentales, à installer une tension liée aux souvenirs traumatiques, mais rien ne tient véritablement debout. La psychologie des personnages est esquissée, jamais creusée, souvent incohérente, et parfois même franchement douteuse du point de vue psychiatrique.

Un exemple révélateur : un personnage évoque la possibilité que l'héroïne souffre du syndrome du survivant, ce qui en soi est plausible. Ce syndrome – fréquemment associé aux états de stress post-traumatique – peut effectivement engendrer une culpabilité profonde chez ceux qui ont survécu à un drame ayant coûté la vie à d'autres. Jusqu'ici, rien à redire.

Mais lorsque le personnage affirme, dans la continuité, que « ses sentiments de honte et de culpabilité seront peut-être exacerbés, au point de la pousser à commettre des actes horribles en lien avec les réminiscences de son passé, comme déterrer des cadavres et ne pas s'en souvenir », on entre dans une zone scientifiquement douteuse.

🖐️ Les troubles de la mémoire (notamment les amnésies dissociatives) peuvent certes survenir dans des contextes post-traumatiques sévères. Mais la bascule vers des comportements violents, morbides ou délirants de ce type, sans antécédents psychiatriques majeurs ou dissociation structurelle profonde, n'est pas cohérente avec les données actuelles de la psychiatrie.

En d'autres termes, l'auteur tire un fil psychologique jusqu'à la rupture, sans base sérieuse. Cela contribue au sentiment d'invraisemblance générale. La fiction réaliste n'exige pas une vérité absolue, mais elle ne peut se permettre de tordre la vraisemblance clinique à ce point, sans sombrer dans le ridicule involontaire.

Ce qui pose donc un problème ici, ce n'est pas tant que l'histoire sorte des sentiers battus – c'est même souhaitable – mais qu'elle le fasse sans rigueur ni cohérence, en s'appuyant sur des ressorts narratifs incohérents et des personnages qui semblent souvent agir selon la seule commodité du scénario.

📌 Il faut aussi dire un mot sur le style : d'une platitude déconcertante, sans souffle, sans singularité. Aucune image marquante, aucun rythme digne d'un thriller. Les dialogues sont fréquemment creux, les descriptions mécaniques, et l'ensemble donne une impression d'écriture au kilomètre.

Je ne peux donc pas recommander ce roman. Il m'a franchement déplu. Non seulement parce qu'il est insipide et convenu, mais puisqu'il tente de maquiller cette fadeur par une complexité artificielle. Une recette qui ne prend pas.


📖 Chronique rédigée par Michel Blaise – © lecteur impertinent
Roman de Grégoire Gaudinaud – Éditions Gros Caillou – 2025

 « Et si elle avait le syndrome du survivant ? »

Elle se sent coupable d'avoir survécu alors que les autres sont morts…

📖

✓ Un roman qui déçoit malgré sa couverture attrayante

Il est des romans qui, malgré une couverture attrayante et une quatrième de couv' prometteuse, peinent à convaincre. Celui-ci en fait tristement partie. De mon point de vue, ce roman s'est révélé être un faux suspense, un faux polar, un faux tout court. Et cela va bien au-delà d'une simple déception.
La lecture laisse une impression de fouillis, d'un enchevêtrement d'éléments qui n'apportent ni profondeur ni consistance au récit. L'intrigue, que l'on attendait originale, s'avère convenue, attendue, inutilement complexifiée, et à vrai dire, d'une fadeur désolante.

✓ Une intrigue sans tension ni émotion

Ce n'est pas qu'elle soit difficile à suivre, non. C'est simplement qu'elle n'offre ni tension crédible, ni émotion réelle, ni rebondissements dignes de ce nom. Elle donne l'impression de vouloir faire compliqué pour masquer un fond creux.
Ensuite, et ce n'est pas un détail : je ne veux pas en dire trop, pour ne pas divulgâcher l'histoire, mais pour ceux qui s'y aventureront malgré tout, sachez que Grégoire Gaudinaud n'a pas hésité à contourner certains codes structurants du polar et du thriller. Cela aurait pu être audacieux, si c'était fait avec doigté. Ici, cela sonne creux, artificiel, comme un procédé qui tombe à plat. Le roman donne l'illusion du vertige psychologique, sans jamais l'atteindre.

✓ Une psychologie sous-exploitée et incohérente

L'une des grandes faiblesses de ce récit réside dans l'ambition psychologique qu'il revendique sans jamais s'en donner les moyens. On sent que le roman cherche à explorer des zones d'ombre mentales, à installer une tension liée aux souvenirs traumatiques, mais rien ne tient véritablement debout. La psychologie des personnages est esquissée, jamais creusée, souvent incohérente, et parfois même franchement douteuse du point de vue psychiatrique.

Un exemple révélateur : un personnage évoque la possibilité que l'héroïne souffre du syndrome du survivant, ce qui en soi est plausible. Ce syndrome – fréquemment associé aux états de stress post-traumatique – peut effectivement engendrer une culpabilité profonde chez ceux qui ont survécu à un drame ayant coûté la vie à d'autres. Jusqu'ici, rien à redire.

Mais lorsque le personnage affirme, dans la continuité, que « ses sentiments de honte et de culpabilité seront peut-être exacerbés, au point de la pousser à commettre des actes horribles en lien avec les réminiscences de son passé, comme déterrer des cadavres et ne pas s'en souvenir », on entre dans une zone scientifiquement douteuse.

🖐️ Les troubles de la mémoire (notamment les amnésies dissociatives) peuvent certes survenir dans des contextes post-traumatiques sévères. Mais la bascule vers des comportements violents, morbides ou délirants de ce type, sans antécédents psychiatriques majeurs ou dissociation structurelle profonde, n'est pas cohérente avec les données actuelles de la psychiatrie.

En d'autres termes, l'auteur tire un fil psychologique jusqu'à la rupture, sans base sérieuse. Cela contribue au sentiment d'invraisemblance générale. La fiction réaliste n'exige pas une vérité absolue, mais elle ne peut se permettre de tordre la vraisemblance clinique à ce point, sans sombrer dans le ridicule involontaire.

Ce qui pose donc un problème ici, ce n'est pas tant que l'histoire sorte des sentiers battus – c'est même souhaitable – mais qu'elle le fasse sans rigueur ni cohérence, en s'appuyant sur des ressorts narratifs incohérents et des personnages qui semblent souvent agir selon la seule commodité du scénario.

📌 Il faut aussi dire un mot sur le style : d'une platitude déconcertante, sans souffle, sans singularité. Aucune image marquante, aucun rythme digne d'un thriller. Les dialogues sont fréquemment creux, les descriptions mécaniques, et l'ensemble donne une impression d'écriture au kilomètre.

Je ne peux donc pas recommander ce roman. Il m'a franchement déplu. Non seulement parce qu'il est insipide et convenu, mais puisqu'il tente de maquiller cette fadeur par une complexité artificielle. Une recette qui ne prend pas.


📖 Chronique rédigée par Michel Blaise – © lecteur impertinent
Roman de Grégoire Gaudinaud – Éditions Gros Caillou – 2025

 « Et si elle avait le syndrome du survivant ? »

Elle se sent coupable d'avoir survécu alors que les autres sont morts…

📖

✓ Un roman qui déçoit malgré sa couverture attrayante

Il est des romans qui, malgré une couverture attrayante et une quatrième de couv' prometteuse, peinent à convaincre. Celui-ci en fait tristement partie. De mon point de vue, ce roman s'est révélé être un faux suspense, un faux polar, un faux tout court. Et cela va bien au-delà d'une simple déception.
La lecture laisse une impression de fouillis, d'un enchevêtrement d'éléments qui n'apportent ni profondeur ni consistance au récit. L'intrigue, que l'on attendait originale, s'avère convenue, attendue, inutilement complexifiée, et à vrai dire, d'une fadeur désolante.

✓ Une intrigue sans tension ni émotion

Ce n'est pas qu'elle soit difficile à suivre, non. C'est simplement qu'elle n'offre ni tension crédible, ni émotion réelle, ni rebondissements dignes de ce nom. Elle donne l'impression de vouloir faire compliqué pour masquer un fond creux.
Ensuite, et ce n'est pas un détail : je ne veux pas en dire trop, pour ne pas divulgâcher l'histoire, mais pour ceux qui s'y aventureront malgré tout, sachez que Grégoire Gaudinaud n'a pas hésité à contourner certains codes structurants du polar et du thriller. Cela aurait pu être audacieux, si c'était fait avec doigté. Ici, cela sonne creux, artificiel, comme un procédé qui tombe à plat. Le roman donne l'illusion du vertige psychologique, sans jamais l'atteindre.

✓ Une psychologie sous-exploitée et incohérente

L'une des grandes faiblesses de ce récit réside dans l'ambition psychologique qu'il revendique sans jamais s'en donner les moyens. On sent que le roman cherche à explorer des zones d'ombre mentales, à installer une tension liée aux souvenirs traumatiques, mais rien ne tient véritablement debout. La psychologie des personnages est esquissée, jamais creusée, souvent incohérente, et parfois même franchement douteuse du point de vue psychiatrique.

Un exemple révélateur : un personnage évoque la possibilité que l'héroïne souffre du syndrome du survivant, ce qui en soi est plausible. Ce syndrome – fréquemment associé aux états de stress post-traumatique – peut effectivement engendrer une culpabilité profonde chez ceux qui ont survécu à un drame ayant coûté la vie à d'autres. Jusqu'ici, rien à redire.

Mais lorsque le personnage affirme, dans la continuité, que « ses sentiments de honte et de culpabilité seront peut-être exacerbés, au point de la pousser à commettre des actes horribles en lien avec les réminiscences de son passé, comme déterrer des cadavres et ne pas s'en souvenir », on entre dans une zone scientifiquement douteuse.

🖐️ Les troubles de la mémoire (notamment les amnésies dissociatives) peuvent certes survenir dans des contextes post-traumatiques sévères. Mais la bascule vers des comportements violents, morbides ou délirants de ce type, sans antécédents psychiatriques majeurs ou dissociation structurelle profonde, n'est pas cohérente avec les données actuelles de la psychiatrie.

En d'autres termes, l'auteur tire un fil psychologique jusqu'à la rupture, sans base sérieuse. Cela contribue au sentiment d'invraisemblance générale. La fiction réaliste n'exige pas une vérité absolue, mais elle ne peut se permettre de tordre la vraisemblance clinique à ce point, sans sombrer dans le ridicule involontaire.

Ce qui pose donc un problème ici, ce n'est pas tant que l'histoire sorte des sentiers battus – c'est même souhaitable – mais qu'elle le fasse sans rigueur ni cohérence, en s'appuyant sur des ressorts narratifs incohérents et des personnages qui semblent souvent agir selon la seule commodité du scénario.

📌 Il faut aussi dire un mot sur le style : d'une platitude déconcertante, sans souffle, sans singularité. Aucune image marquante, aucun rythme digne d'un thriller. Les dialogues sont fréquemment creux, les descriptions mécaniques, et l'ensemble donne une impression d'écriture au kilomètre.

Je ne peux donc pas recommander ce roman. Il m'a franchement déplu. Non seulement parce qu'il est insipide et convenu, mais puisqu'il tente de maquiller cette fadeur par une complexité artificielle. Une recette qui ne prend pas.


📖 Chronique rédigée par Michel Blaise – © lecteur impertinent
Roman de Grégoire GaudinaudÉditions du Gros Caillou – 2025


mercredi 4 juin 2025

L'amant Russe, Gilles Leroy





Couverture de l'Amant russe de Gilles Leroy, édition originale 2002, MERCURE DE FRANCE (fond bleu uni)

 


"Combat le diable avec cette chose que l'on appelle l'amour"(Bob Marley)

📌 L'amant russe L'amour comme acte de résistance ?


√ Une rencontre clandestine sous le vernis soviétique

Publié en 2002 chez Mercure de France, "L'Amant russe" de Gilles Leroy est un récit que je n'ai pas refermé sans un certain trouble. Pas un grand choc, pas une émotion débordante, mais cette sensation rare d'avoir traversé une histoire à la fois simple et dense, qui continue d'habiter longtemps après la dernière page.

Un jeune Français, seize ans, part en URSS dans le cadre d'un voyage militant, dans cette Leningrad de l'époque soviétique où les façades sont monumentales, mais les regards souvent fuyants.

Ce qui devait être une immersion politique devient rapidement autre chose : une traversée de soi, une première secousse du désir, un ébranlement discret, mais décisif.

√ Volodia, l'homme-fantôme : silence, désir et retenue

Là-bas, il rencontre Volodia. Un Russe plus âgé (27 ans), technicien ou ingénieur, c'est difficile à cerner, silencieux, presque fuyant. il incarne ce que le narrateur découvre à peine : la peur, la retenue, le poids d'un régime qui ne pardonne ni l'écart ni la vérité.

📌 Ce roman aurait pu s'écrire autrement. Il aurait pu tomber dans la facilité du récit d'initiation sensuel ou des clichés sur l'homosexualité interdite en pays totalitaire. Il ne le fait jamais.

Et c'est là que réside toute sa force. Gilles Leroy choisit la pudeur. Il choisit les silences, les gestes interrompus, les pensées retenues. L'amour n'y est jamais crié, encore moins revendiqué. Il se devine, il se sent parfois, il se tait. Il y a dans ce texte une manière très fine d'aborder le corps et le désir sans jamais en dire trop. Les mots employés sont toujours du côté de l'évocation, jamais de la crudité.

√ Une prose fine et musicale : l'art du demi-ton

Ce qui m'a particulièrement retenu, c'est cette langue — très travaillée, mais sans effet de manche. Une prose tendue, presque poétique, où chaque phrase semble porter un poids affectif, une tension invisible.

C'est un chant discret, une musique en sourdine. Une lecture exigeante, sans doute. Il faut de temps en temps relire certains passages pour en capter la finesse. Mais ce n'est jamais une lourdeur. C'est un rythme à accepter, à suivre.

📌 Un roman à apprivoiser, comme Volodia lui-même : il ne se livre pas d'un coup. Il faut attendre, rester, regarder.

Les personnages secondaires sont là, mais toujours en marge. Tatiana, Irina, François… Ils dessinent le décor, soulignent les lignes de tension, mais c'est entre le narrateur et Volodia que se joue l'essentiel. Une relation étrange, hésitante, jamais clarifiée. Ont-ils été amants ? Peut-être. Mais ce n'est pas la question. Ce qui compte, c'est ce qui circule entre eux : cette attente, cette retenue, ce presque.

√ L'amour comme fragment politique

Volodia, c'est l'homme qui se fait attendre, qui se dérobe, probablement par peur, sûrement par fidélité à un silence qu'on lui a appris dès l'enfance. Il n'est pas là pour combler un désir : il en révèle l'absence, le manque, la fragilité. Et c'est en cela qu'il reste inoubliable. Pas pour ce qu'il fait. Pour ce qu'il ne peut pas faire.

Il y a aussi dans ce roman quelque chose de plus vaste : un regard politique, mais discret, sur l'URSS. La remarque sur le livre de Sartre interdit, la surveillance omniprésente, les gestes étouffés… Tout cela est suggéré, jamais démontré. L'amour y devient quasiment un acte de résistance, une manière d'exister envers et contre tout.

Ce n'est pas un pamphlet, ni une dénonciation. C'est plus subtil : c'est le portrait d'un monde dans lequel l'intime est menacé, où l'on apprend très jeune à cacher ce que l'on est. Et dans ce cadre, l'histoire racontée prend une ampleur singulière. On comprend peu à peu que l'interdit ne vient pas seulement du régime : il vient aussi de la honte, de l'habitude du silence, de l'impossibilité d'habiter son propre corps.

√ Une fin suspendue, comme un dernier regard

La fin, d'ailleurs, est à l'image du reste. Rien n'est tranché. le narrateur quitte la Russie, Volodia reste. Il y a un train, un quai, un moment suspendu. On ne sait pas ce qui les attend, ni ce qu'ils se sont réellement dit. Mais il reste quelque chose de cet été-là. Une fracture douce, une mémoire physique. Et peut-être une forme d'amour — mais sans nom, sans statut, sans avenir assigné.

📌 Je recommande vivement ce livre splendide, à mon sens bien supérieur à Alabama Song — du même auteur — pourtant couronné par le prix Goncourt en 2007.

📖 Chronique rédigée par Michel Blaise – © lecteur impertinent



mercredi 28 mai 2025

Plus noir que noir, Stephen King



 

Couverture de Plus noir que noir de Stephen King

                                                            

✍️ "Le livre est un miroir. Si un âne se regarde dedans, il ne peut pas s’attendre à y voir un apôtre". (Georg Christoph Lichtenberg)



📌Douze nouvelles pour franchir la porte du monde de Stephen King : Plus noir que noir, un recueil intense et accessible.

Mon immersion dans les ténèbres : une première rencontre avec Stephen King à travers Plus noir que noir

Pour quelqu’un qui, comme moi, a déjà eu un aperçu de l’univers de Stephen King à travers une seule lecture, il y a longtemps, mais n’a jamais osé s’aventurer plus loin dans son œuvre, auréolée de sa réputation de maître absolu du genre, la sortie française de "Plus noir que noir" aux éditions Albin Michel en 2025 représentait une occasion idéale.

L’idée d’un recueil de douze nouvelles par un auteur aussi prolifique suscitait à la fois une certaine appréhension et une vive curiosité. Allais-je être immédiatement plongé dans un univers trop sombre pour un lecteur encore novice dans ce court format chez cet auteur ? Ou découvrirais-je, au-delà de la "peur" de cette nouvelle entrée, une richesse narrative insoupçonnée ?

Diversité des atmosphères et richesse narrative

Dès les premières pages, ce qui frappe, c’est la diversité des atmosphères et des thèmes abordés. Loin de se cantonner à un seul type d’horreur, Stephen King explore différentes facettes de la noirceur, qu’elle soit surnaturelle, psychologique ou ancrée dans le quotidien.

Cette variété constitue, pour un quasi nouveau lecteur de Stephen King, un atout majeur. Elle permet de découvrir l’étendue de son talent et de ne jamais s’ennuyer, même si certaines histoires résonnent plus que d’autres.

Bien que n’ayant aucune base de comparaison solide avec ses autres écrits, mon expérience de lecture de "Plus noir que noir" s’est révélée captivante et m’a donné un aperçu de la capacité de l’auteur à manier différents genres au sein d’un même recueil.

L’hétérogénéité des récits, allant du fantastique pur à des explorations plus ancrées dans la réalité humaine, rend ce livre particulièrement accessible à ceux qui hésitent à se plonger dans l’univers de Stephen King par crainte d’une horreur trop uniforme.

"Le mauvais rêve de Danny Gauglhy" : un récit marquant

Parmi ces douze récits, Le mauvais rêve de Danny Gauglhy (Danny Coughlin's Bad Dream) a particulièrement retenu mon attention. Plus long que les autres nouvelles, frôlant le format de la Novella, ce récit nous plonge dans le cauchemar vécu par Danny Coughlin, un concierge de lycée qui fait un rêve prémonitoire d’un meurtre et se retrouve, après avoir signalé sa découverte, suspecté par la police.

L’engrenage implacable dans lequel Danny est pris, malgré son innocence, m’a tenu en haleine. Cette histoire m’a étrangement rappelé "La Promesse" (¹) de Friedrich Dürrenmatt (²). Bien que les contextes soient différents, on retrouve dans les deux œuvres ce thème d’une quête de vérité ou de justice qui vire à l’obsession, face au doute et à la pression sociale.

Dans "La Promesse", le commissaire Matthias s’engage sur son honneur à retrouver l’assassin d’une enfant et cette promesse le consume. De même, dans Le mauvais rêve de Danny Gauglhy, l’acharnement du détective Jalbert à vouloir prouver la culpabilité de Danny fait écho à cette obstination.

L’atmosphère dans les deux récits est également pesante et troublante, où la frontière entre la réalité et la perception des personnages devient floue. Une forme de mélancolie, voire de tragédie, se dégage de ces deux histoires, où la conviction des protagonistes a un coût personnel élevé.

Ainsi, même pour un lecteur novice de Stephen King, la puissance du thème de l’accusation injuste et de l’obsession se révèle universelle.

Profondeur métaphysique et symbolisme

Au-delà de cette histoire particulièrement marquante, en prenant le temps de laisser infuser ces récits, j’ai commencé à percevoir des motifs plus subtils.

J’ai beaucoup aimé aussi Laurie ainsi que L’Homme aux réponses.

Il ne s’agissait plus seulement de l’horreur immédiate, mais de la façon dont Stephen King utilisait l’espace, les idées métaphysiques et même la narration elle-même pour créer une expérience de lecture plus riche.

J’ai été frappé par la manière dont les lieux dans Plus noir que noir ne sont pas de simples décors. Ils semblent souvent porter un sens symbolique qui enrichit l’histoire. Par exemple, dans Écran rouge, les écrans rouges des iPhone ne sont pas de simples objets technologiques, mais deviennent le signe tangible d’une intrusion angoissante de l’inconnu dans le quotidien.

La station-service abandonnée dans Le mauvais rêve de Danny Gauglhy évoque un sentiment de déclin et de secrets enfouis.

Même Central Park dans La Cinquième Étape, bien que lieu de rencontre, porte en lui une tension liée à la vulnérabilité des personnages.

Ces détails prennent une dimension symbolique, représentant peut-être l’intrusion de l’inconnu dans notre quotidien ou des états émotionnels profonds.

Ces espaces ne sont pas seulement des décors, ils paraissent poser des questions plus profondes.

Le mauvais rêve de Danny Gauglhy nous confronte à l’idée de rêves prémonitoires et du destin.

Des histoires comme Finn et L’Homme aux réponses explorent le rôle de la chance et du destin dans nos vies.

J’ai eu l’impression que, sans donner de réponses faciles, Stephen King nous invitait à réfléchir à ces questions métaphysiques.

En réalité, sous le prétexte de l’horreur, voire du fantastique, Stephen King déploie une riche trame métaphysique et symbolique pour délivrer ses messages.

J’ai particulièrement apprécié cette profondeur, tout comme l’utilisation de la métafiction qui, par ses clins d’œil et ses mises en abyme, sert admirablement ces aspects.

De même, la mention de notes en italique à la fin de certaines nouvelles, comme la référence à Flannery O’Connor après Sur la route de Slide Inn, m’a semblé être une façon de souligner les influences littéraires et de rappeler que ce que je lisais était une construction.

La découverte de ces éléments – les espaces symboliques, les questions métaphysiques et ces clins d’œil métafictionnels – a vraiment enrichi ma lecture. Cela m’a montré que Stephen King ne se contente pas de raconter des histoires pour faire peur. Il utilise le genre pour explorer des thèmes plus complexes et pour nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure et sur la nature même de la fiction.

Conclusion : une porte d’entrée réussie

Cette première incursion dans ce court format de l’univers de Stephen King a été une expérience très positive.

Loin de me rebuter, elle a au contraire éveillé en moi le désir de découvrir d’autres facettes de son œuvre.

Ce recueil de nouvelles s’est révélé être une excellente porte d’entrée, offrant un aperçu de la richesse de son imagination et de sa capacité à explorer différents aspects de la nature humaine à travers le prisme du fantastique et de l’horreur.

Je recommanderai sans hésiter Plus noir que noir à quiconque souhaiterait découvrir l’univers de Stephen King sans se sentir submergé par l’ampleur de certains de ses romans.

📖 Chronique rédigée par Michel BLAISE – © 2025 - Le Lecteur Impertinent


1 - Cliquez sur le titre du livre, (lien Solal overlog) vers un blog relatif à la promesse extrêmement intéressant,

2 - Chronologie : vie et œuvre de Friedrich Dürrenmatt





lundi 26 mai 2025

Toutes les nuances de la nuit, Chris Whitaker

 


« couverture du roman Toutes les nuances de la nuit se déroulant dans le Missouri »





"L'homme semble prédestiné au mal. En même temps, il est libre. Comment concilier libre arbitre et prédestination ?"  Anthony Burgess

Un roman qui dépasse les codes du polar

"Toutes les nuances de la nuit", de Chris Whitaker, publié chez Sonatine en 2025, dépasse largement les codes du roman policier. C'est une œuvre qui va bien au-delà d'une simple enquête, une fresque humaine et sociale qui traverse les générations et explore les tréfonds de l'âme avec une intensité rare.

Une disparition qui bouleverse une communauté

L'histoire commence dans une petite ville des Ozarks, Monta Clare, où le jeune Patch (Joseph) McCauley disparaît après avoir tenté de sauver son amie Misty.

Enfermé dans l'obscurité, il partage son calvaire avec une mystérieuse Grace, qu'il ne voit jamais, mais dont il garde une empreinte indélébile. Lorsqu'il est libéré, grâce à la détermination de Saint, son amie fidèle, il n'a qu'une obsession : retrouver Grace.

Mais cette quête s'étend sur des décennies et révèle les zones d'ombre d'une communauté rongée par ses secrets.

Une écriture immersive et puissante

Dès les premières pages, j'ai été saisi par l'écriture de Chris Whitaker. Il a ce talent rare de construire une intrigue dense, où chaque détail compte.

Par moments, j'ai eu l'impression de longueurs, comme si l'auteur s'attardait sur des descriptions minutieuses à la manière de Balzac ou Proust (au demeurant, auteurs très appréciables), mais en refermant le livre, j'ai compris que tout faisait sens.

Chaque élément, chaque digression, chaque dialogue construit une architecture narrative magistrale, où rien n'est laissé au hasard.

Une réflexion philosophique profonde

Ce que j'ai également beaucoup aimé, c'est la profondeur philosophique du roman : Chris Whitaker explore avec une finesse remarquable la distinction entre libre arbitre, déterminisme et volonté divine, une réflexion qui rappelle Kant et Spinoza.

Les personnages sont souvent confrontés à des choix qui semblent dictés par leur passé, leur environnement ou des forces extérieures, et cette tension entre liberté et causalité traverse tout le récit.

L'ouvrage interroge aussi la volonté divine et la fatalité, un thème cher à Kierkegaard, qui voyait dans l'angoisse existentielle une forme de confrontation avec la foi et le destin.

Patch, dans sa quête de Grace, parais lutter contre une réalité chaotique, ce qui évoque Camus et sa vision de l'absurde.

Quant à Saint, par sa détermination et son refus d'abandonner, elle incarne une forme de dépassement de soi qui évoque Nietzsche et sa volonté de puissance.

Mais attention, il ne s'agit pas d'un manuel de philosophie, loin de là. Il est tout à fait lisible, même s'il demande une certaine exigence — d'une part par sa longueur, et d'autre part par la richesse de son écriture.

Des personnages d'une rare intensité

Et puis, il y a les personnages, ah les personnages ! Tous incroyablement travaillés. Patch, Saint, mais aussi les figures secondaires, qui ne sont jamais reléguées à de simples rôles d'accompagnement.

Chacun est un roman à lui seul, avec ses failles, ses contradictions, ses éclats de lumière et ses zones d'ombre.

La fille de Patch, par exemple, apporte une touche de vivacité et d'humour, avec des dialogues d'une intelligence mordante. À cet égard, Chris Whitaker ne néglige jamais l'humour, mais il l'intègre avec subtilité, comme une respiration dans cette fresque intense.

Une construction narrative minutieuse

L'un des éléments également marquants du roman est son arc narratif, qui repose sur une construction minutieuse et une évolution des personnages parfaitement maîtrisée.

L'auteur ne se borne pas à raconter une histoire : il la façonne, en laissant ses personnages grandir, changer, se transformer sous nos yeux.

Patch, marqué à jamais par son passé et son œil borgne — stigmate de son combat et de sa survie — n'est plus le même homme au fil des années.

Saint, elle, intègre d'abord la police locale avant de rejoindre le FBI, tandis que Patch évolue dans son comportement, porté par les épreuves qu'il traverse et les choix qu'il fait.

Cette évolution, loin d'être artificielle, s'intègre naturellement à l'intrigue, renforçant la cohérence du récit et son impact émotionnel.

Une maîtrise totale de l'intrigue

Contrairement à certaines critiques qui évoquent, ici ou là, une part d'incertitude dans l'intrigue, je trouve que tout est parfaitement maîtrisé.

Certes, l'interprétation peut varier selon les sensibilités, mais Chris Whitaker ne laisse pas de place au flou : il sait où il nous emmène, et il nous y conduit avec une précision implacable.

Un roman qui embrasse de nombreux thèmes

"Toutes les nuances de la nuit" est un roman qui aborde des sujets forts :

Le féminismeL'avortementL'homosexualitéL'amitié et la fidélitéLe deuil

Il ne se contente pas de les effleurer, il les incarne, à travers des personnages qui vivent ces réalités avec une intensité brute.

Une œuvre marquante et inoubliable

Si je devais lui trouver un défaut, ce serait peut-être cette impression de lenteur, à certains moments, accolée à des fulgurances.

Mais là encore, une fois la dernière page tournée, on comprend que cette lenteur était nécessaire, qu'elle servait à construire une œuvre qui ne se contente pas simplement de nous divertir, mais qui nous marque profondément.

Parce que, oui, il y a des romans qui marquent, qui laissent une empreinte bien après qu'on a tourné la dernière page. "Toutes les nuances de la nuit" est de ceux-là.

Si je devais donner une note, elle dépasserait les cinq étoiles. Mais tout cela ne veut rien dire.

Chris Whitaker signe ici une œuvre majeure, nécessaire et indispensable ; un roman qui restera gravé en moi pour toujours.

Une conclusion puissante et émouvante

Je note en conclusion que les personnages évoluent souvent sur une ligne jaune, flirtant avec des choix discutables, mais jamais condamnables.

On ne peut s'empêcher de les comprendre, de les suivre, et même de les aimer, malgré leurs failles.

Et puis, il y a cette fin, une conclusion surprenante et profondément émouvante.

Ne vous arrêtez pas aux critiques négatives — je comprends que certains aient pu être déroutés, mais peut-être qu'une deuxième lecture leur permettrait de découvrir toute la richesse du texte sous un autre angle…

📖 Chronique rédigée par Michel BLAISE – © Le Lecteur Impertinent




mercredi 16 avril 2025

La promesse, Friedrich Dürrenmatt

                                 




" Le crime est toujours une énigme et le châtiment toujours une erreur" 
   Albert Camus (Lien)


Dans "La Promesse", Friedrich Dürrenmatt, nouvelle traduction aux éditions Gallmeister (2023) nous immerge dans un univers où les dilemmes moraux et les choix impossibles constituent l'ossature du récit. En écho à la citation d'Albert Camus, aussi troublante qu’éloquente, l’auteur interroge en profondeur la nature humaine et les décisions qui l’engagent souvent au prix de sa propre cohérence. Le commissaire Matthäi, figure centrale du roman, se retrouve ainsi lié par une promesse faite à la mère d’une fillette assassinée : retrouver le meurtrier, coûte que coûte. Une promesse tenue avec une ténacité qui flirte avec l’obsession, quitte à le mener, inexorablement, à sa propre perte.

Friedrich Dürrenmatt excelle à bâtir une atmosphère pesante, presque claustrophobe, où chacun des protagonistes semble hanté par ses propres ombres. Le commissaire, mû par une volonté farouche de justice, s’engage dans une quête où la vérité se dérobe à mesure qu’il croit s’en approcher. C’est un véritable labyrinthe de faux-semblants et de silences coupables qu’il arpente, et dans lequel les repères traditionnels du bien et du mal s’estompent jusqu'à ne plus offrir que des zones grises.

Ce qui rend "La Promesse" aussi captivant qu’inquiétant, c’est cette spirale implacable dans laquelle l’auteur entraîne le lecteur. Suspense, angoisse, désillusion : chaque page creuse davantage l’abîme psychologique dans lequel les personnages, et avec eux le lecteur, se débattent. Derrière les ressorts apparents du polar, Dürrenmatt propose une réflexion plus vaste, plus vertigineuse, sur la culpabilité, la responsabilité et cette quête de rédemption qui, chez certains, devient une damnation silencieuse.

Par touches successives, à travers des personnages aussi tourmentés que crédibles, l’auteur nous pousse à interroger la justice elle-même – non pas comme institution, mais comme idée. Qu’est-ce qu’être juste ? Jusqu’où peut-on aller pour tenir une promesse ? Et surtout, que vaut la vérité dans un monde dans lequel le hasard se joue des intentions humaines ? Dürrenmatt ne propose pas de réponses, il ouvre des failles.

"La Promesse" dépasse ainsi largement les codes du thriller. C’est une tragédie moderne, où le destin semble prendre un malin plaisir à contrecarrer les volontés les plus sincères. Le roman devient alors un miroir sombre de la condition humaine, tendu vers cette promesse funeste qui, loin d’apaiser, consume.

L’écriture, dense et tendue, épouse parfaitement la gravité du propos. Chaque mot parait pesé, chaque phrase tendue comme une corde prête à rompre. Friedrich Dürrenmatt manie l’art du récit avec une rigueur qui confine à la précision chirurgicale, tout en laissant filtrer une émotion sourde, contenue, presque désespérée. Son style, à la fois sec et vibrant, donne à lire non seulement une histoire, mais une tension continue, une inquiétude permanente.

Les retournements de situation sont dosés avec une science du rythme remarquable. Rien n’est gratuit, tout participe à la montée dramatique, jusqu’à ce dénouement saisissant, d’une ironie cruelle, qui force le lecteur à revoir sous un nouveau jour l’ensemble du récit. Cette fin, qui prend à revers les attentes du genre, confère à l’ouvrage une portée philosophique rare : une sorte de désaveu du mythe du héros, broyé ici par l’absurde.

"La Promesse" s’impose donc non seulement comme un grand roman policier, mais comme une œuvre à part entière dans le paysage littéraire du XXe siècle. Dürrenmatt y déconstruit les illusions, déjoue les schémas narratifs attendus, et transforme une intrigue criminelle en fable noire sur l’orgueil, la foi aveugle et la tragédie du sens.

Une lecture bouleversante, indispensable à quiconque aime être saisi, non seulement par le suspense, mais par une interrogation plus large sur le sens de nos actes et sur les forces, visibles ou non, qui les gouvernent.

Bonne lecture.

Michel BLAISE © F.D.L (fureur de lire)

mardi 15 avril 2025

Nébuleuse des écorchés, Grégoire Domenenach


                            #LittératureFrançaise (Grégoire Domenach)


Dans le paysage littéraire contemporain, où les étoiles semblent parfois lointaines, "Nébuleuse des écorchés" de Grégoire Domenach brille d’un éclat singulier. Publié par les Éditions L’Harmattan en 2013, ce roman est un bijou méconnu, une pépite qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de littérature profonde et réfléchie.

 

L’histoire nous entraîne dans les méandres de l’existence de Mermoz et Baryton, deux êtres écorchés par la vie, dont les chemins se croisent sur les rives d’une rivière polluée. C’est dans ce décor que Domenech tisse une toile de relations humaines, explorant avec finesse les thèmes de l’amitié, de la solitude et de la résilience. Le style de l’auteur est remarquable, alliant une prose poétique à une acuité psychologique qui donne vie à ses personnages avec une intensité rare.

 

Grégoire Domenech, encore trop peu connu du grand public, est un véritable artisan des mots, dont le talent n’a rien à envier aux grandes figures de la littérature. Son œuvre, "Nébuleuse des écorchés", est un appel à la lecture, un cri du cœur qui résonne longtemps après avoir tourné la dernière page. C’est un livre à lire, à partager, à discuter : un ouvrage qui interpelle et qui, sans aucun doute, marque profondément son lecteur.

 

En somme, "Nébuleuse des écorchés" est une œuvre exceptionnelle, qui se distingue tant par la qualité de son écriture que par la profondeur de son propos. Elle nous invite à regarder au-delà du caniveau de notre quotidien, à chercher les étoiles qui illuminent l’obscurité de nos vies. Il est grand temps que ce roman trouve le chemin d’une reconnaissance plus large, car il incarne ce que la littérature a de meilleur à offrir.

          Michel BLAISE ©  F.D.L (fureur de lire)

lundi 15 janvier 2024

Thérapie, Sébastian Fitzek



Triller psychologique




Thérapie de Sébastien Fitzek (L'archipel, 2008) est un thriller psychologique qui raconte l'histoire de Viktor Larenz, un célèbre psychiatre dont la fille Josy a disparu mystérieusement sans laisser de traces. Quatre ans plus tard, il reçoit la visite d'une femme énigmatique qui prétend souffrir d'une forme rare de schizophrénie : les personnages qu'elle crée pour ses livres prennent vie. Or, dans son dernier roman, il y a une petite fille qui ressemble à Josy et qui a la même maladie inconnue. Viktor accepte de la soigner, espérant retrouver sa fille, mais il va se retrouver pris dans un engrenage infernal où la réalité et la fiction se confondent.

À ma connaissance, il s'agit du premier roman, édité, de l'auteur. S'il est incontestablement original et passionnant – il a obtenu, lors de sa parution en Allemagne, le prix du meilleur thriller –  pour autant, il a un défaut majeur. Il ne s'agit pas de la fin du roman – très choquante et bouleversante, qui remet en cause tout le roman -, qui m'a posé questions, mais les travers d'un scénario parfois confus et d'initiatives scénaristiques à la frontière du « deus ex machina », et donc un peu trop tiré par les cheveux.

Quoi qu'il en soit, c'est un roman qui ne laisse pas totalement indifférent, et qui joue avec les nerfs du lecteur jusqu'à la fin. On perçoit, avec ce premier roman, de très grandes aptitudes d'auteur de Thrillers psychologique.

Michel BLAISE ©  F.D.L (fureur de lire)




 
          Sebastian Fitzeks Die Therapie - Teaser | Prime Vidéo